Nous sommes à la limite entre le Montana et le Wyoming. West Yellowstone et l'entrée du parc sont dans le Montana, le parc est dans le Wyoming. Bon, mais pour une fois, on ne change pas d'heure.
Après une longue période sous le signe de la chaleur et de la minéralité, c'est un choc de se retrouver en pleine verdure. Ce matin, il fait 7°C à 7h. La température va monter graduellement à 25°C au meilleur de la journée sous un soleil éclatant.
Le parc est organisé en plusieurs boucles et, comme nous disposons de deux jours pleins, décision est prise d'en parcourir au moins une aujourd'hui. C'était présomptueux. A peine entré dans le parc, tout vous attire l’œil.
Les paysages tout d'abord. "Et au milieu coule la rivière", on se croirait dans le film de Robert Redford ou, mieux, dans "La rivière sans retour" avec Mitchum et Marilyn Monroe.
Réflexion idiote : pour une bonne bière, Mitchum c'est mieux ; les alsaciens comprendront...
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Des pêcheurs à la mouche trônent au milieu de la rivière, la canne flexible en main. Certains ne viennent à Yellowstone que pour ça et souvent depuis de longues années.
Des forêts, des vallons, des cascades où certains s'aventurent à se baigner.
Un paradis, vert cette fois.
Les geysers ensuite. De toutes sortes, des grands, des petits, des qui sont très actifs, d'autres moins. Certains sentent fortement le soufre, d'autres pas. Après avoir fait halte à chaque site géothermique le long de la route, nous voici scotchés sur le site majeur du parc, celui de Old Faithful. Ce n'est pas le plus grand geyser du parc mais il a un avantage incontestable, il est presque à l'heure, d'où son nom de "vieux fidèle". La foule attend sagement que le geyser se décide à souffler assis sur des bancs en arc de cercle. Nous sommes installés derrière une famille de Amish bien reconnaissables.
Enfin, il crache !
Nous irons ainsi d'un geyser à l'autre muni d'une carte pour les repérer et d'une table de prédictibilité. "Predictivity", c'est le mot de la journée. Les touristes s'interpellent au delà des origines et discutent d'un seul sujet, Predictivity. En fait on vous dit que Grand Geyser sera éruptif à 13h30 plus ou moins 90 minutes. Résultat vous attendez. A 14h, toujours rien. De fait, vous n'osez pas partir en vous disant que, dès que vous aurez le dos tourné, il va jaillir. Et plus le retard s'accumule, moins vous osez partir... Et là, c'est "Castle Geyser" qui lui jaillit alors qu'il ne devait le faire qu'une heure après... Et tout le monde garde sa bonne humeur et son sourire en plaisantant avec ses voisins de banc.
Les animaux, enfin, des plus petits aux plus grands. Commençons par les petits. Une sorte de coléoptère jaune vole autour de nous en faisant un bruit de criquet. Je n'en sais pas plus. Si quelqu'un sait de quoi, il s'agit... Des écureuils terrestres au dos rayés ; Certains sont proches des visiteurs et quémanderaient même des friandises, d'autres sont plus distants et font leur travail d'écureuil sans se préoccuper du passage.
Les bisons. Ils peuvent sans peine provoquer un bouchon sur la route ; d'abord parce que les voitures s'arrêtent pour les photographier, ensuite parce que, s'ils sont au milieu de la route, vous attendez patiemment qu'ils veuillent bien bouger... Ils vivent leur vie de bison en beuglant parfois bruyamment.
Les wapitis et les cerfs, enfin. Plus discrets mais bien présents, ils se déplacent en couple avec enfant et savent eux aussi provoquer leur bouchon.
Il y a aussi des ours et des loups en grande quantité mais, malheureusement ou heureusement, nous n'en avons pas rencontré.
Résultat de tout ça, nous n'avons fait qu'une demie-boucle à l'heure de rentrer... Il est vrai que la grande boucle fait plus de 100 miles de long.
Demain, nous nous lèverons plus tôt... Peut-être....
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